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Mar 31, 2021 | ACTUALITES, Santé, Thémes

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Des milliards d’humains soignés par des médecines traditionnelles

L’organisation mondiale de la santé (OMS) indique que : « Selon les données de 2012, près de la moitié de la population de nombreux pays industrialisés utilise désormais régulièrement une forme ou une autre de médecine traditionnelle et complémentaire (États-Unis, 42 % ; Australie, 48 % ; France, 49 % ; Canada, 70 %). Dans de nombreux autres pays, le recours à une forme ou une autre de médecine traditionnelle et complémentaire tient une place importante. C’est notamment le cas au Chili (71%), en Colombie (40%) et dans certains pays africains (jusqu’à 80%). »

L’OMS nous rapporte également qu’en 2023, 80% de la population mondiale utilise la phytothérapie pour ses soins de santé primaires et que plus de 50% des pays ont intégré la médecine traditionnelle dans leurs systèmes de santé nationaux.

La France faisait partie de ces pays et soutenait l’homéopathie depuis 1984, en l’intégrant dans le système de sécurité sociale et en permettant son remboursement. Cependant, la France a choisi de dérembourser complètement l’homéopathie depuis le 1er janvier 2022.

Le rapport présentant la « Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle pour 2014-2023 » est également très éloquent en termes de médecines traditionnelles (MT) et de médecines complémentaires (MC).

Ce rapport nous explique en synthèse que : « La médecine traditionnelle constitue un pan important et souvent sous-estimé des services de santé (…) Cela fait bien longtemps que la médecine traditionnelle est pratiquée afin de préserver la santé ou de prévenir et traiter les maladies, en particulier les maladies chroniques. »

La Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle annonçait d’ailleurs les objectifs stratégiques suivants pour la période 2014-2023 :

  • mettre à profit la contribution potentielle de la MT à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne ;
  • favoriser un usage sûr et efficace de la MT au moyen de la réglementation, de la recherche et de l’intégration des produits, pratiques et praticiens de MT dans les systèmes de santé, le cas échéant.

Force est de constater que la France a choisi une direction orthogonale à cette stratégie en renforçant le cadre réglementaire ayant vocation à sanctionner plutôt qu’à étudier, valider et encadrer les pratiques de médecines non conventionnelles. L’adoption le 15 février 2024 de l’article 4 du projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires est emblématique à ce propos.

Ce même rapport stratégique de l’OMS montrait (figures ci-dessous) une progression constante de l’usage de médecines traditionnelles. Pour exemple, sur les 194 pays membres de l’OMS, plus de la moitié reconnaissent l’usage de l’acupuncture.

Et pourtant, des milliards d’être humains ont recours à ces médecines traditionnelles. L’exemple du kit de médecine familiale traditionnelle en Mongolie décrit ci-dessous est emblématique.

« En Mongolie, dans les montagnes et les déserts qui constituent des conditions géographiques difficiles, les bergers nomades ont souvent du mal à se rendre jusqu’à un hôpital de district. Un projet de kit de médecine familiale traditionnelle a été lancé en 2004. Il concernait en 2007 plus de 150 000 individus. Selon 74 % des personnes ayant répondu à l’enquête, les kits étaient jugés pratiques et les médicaments qu’ils contenaient étaient jugés efficaces lorsqu’ils s’accompagnaient d’une notice d’emploi. Ces médicaments coûtaient environ US $8 par famille et par an. »

Rapport de l’atelier interrégional de l’OMS sur l’utilisation de la médecine traditionnelle dans les soins de santé primaires. Mongolie, Organisation mondiale de la Santé, 2007.


Quelle sera l’évolution de cette stratégie de l’OMS pour 2024-2033 ? La plate-forme indépendante Cairn.info s’essaie à la réponse ci-dessous.


« Entre 2016 et 2018, l’OMS a fait circuler un questionnaire pour obtenir une image actualisée de la situation des médecines traditionnelles et complémentaires dans ses 194 États membres (…) La France est totalement absente du paysage n’ayant fourni aucune donnée ni en 2012 ni en 2018. De ce fait, le lecteur du Rapport mondial OMS 2019 aura l’impression qu’en France la médecine complémentaire est inexistante, qu’on ne trouve aucun thérapeute, ni capacité de recherche, de formation ou d’enseignement.

En 2020, l’OMS a lancé un projet pour définir le champ de la médecine intégrative et fournir aux pays membres des critères scientifiques, des jalons de bonnes pratiques et toutes autres informations utiles pour faire évoluer les systèmes de santé vers la « médecine du futur ». Nul doute que la stratégie à venir de l’OMS pour 2024-2033 favorisera la médecine intégrative comme seul moyen de répondre adéquatement aux besoins du plus grand nombre et comme cadre permettant de mobiliser toutes les ressources thérapeutiques scientifiquement validées au profit des patients.

La France ne manque ni d’experts ni de vision sur le sujet. Les autorités publiques sauront-elles saisir cette opportunité pour faire valoir l’expertise et l’expérience française et francophone dans ce débat majeur qui engage l’avenir ? »

Qu’est-ce que la “Médecine intégrative”

Deux éminents médecins, les Dr Ralph Snyderman et Dr Andrew Weil nous proposent une première définition ci-dessous.

« Il s’agit de la combinaison du meilleur de la médecine classique et des thérapies complémentaires pour lesquelles nous disposons de preuves scientifiques et de garanties relatives sur leur sécurité. »

Dr Ralph Snyderman et Dr Andrew Weil

Ces pionniers de la médecine intégrative, définissent de plus cette approche comme une synthèse harmonieuse entre les méthodes thérapeutiques conventionnelles et les thérapies complémentaires, visant à offrir une prise en charge globale et personnalisée de la santé.

Cette vision holistique, qui prend en compte l’individu dans sa globalité, a été façonnée par plusieurs aventuriers de la science tels que notamment le Dr Andrew Weil, le Dr Luc Bodin, le Dr David Servan-Schreiber, le Dr Anne-Marie Giraud, le Dr Jean-Pierre Willem, le Dr Jean-Jacques Charbonnier ou encore par le Dr Deepak Chopra.

La médecine intégrative prend en compte l’individu dans sa globalité, en considérant ses dimensions physique, émotionnelle, mentale, spirituelle, sociale et environnementale. Elle combine les meilleures pratiques de la médecine conventionnelle et des thérapies complémentaires, en fonction des besoins et des préférences de chaque patient. Cette médecine intégrative vise à offrir une prise en charge personnalisée, adaptée aux besoins spécifiques de chaque individu, plutôt qu’une approche standardisée. Le patient est encouragé à jouer un rôle actif dans sa guérison et à prendre en charge sa santé, en collaboration avec les professionnels de santé.

Une grande importance est accordée à la prévention des maladies et à l’éducation à la santé, en enseignant aux patients comment adopter un mode de vie sain et équilibré. Cette alliance de thérapies reconnaît et soutient les capacités d’auto-guérison du corps, en utilisant des approches thérapeutiques qui stimulent et renforcent les mécanismes naturels de guérison.

La médecine intégrative met l’accent sur l’importance d’une relation thérapeutique solide et empathique entre le patient et le praticien, fondée sur la confiance, le respect et la communication. Elle reconnaît la valeur des thérapies complémentaires, notamment telles que la médecine traditionnelle chinoise (acupuncture, tuina, phytothérapie, etc.), l’Amma, le Shiatsu, l’homéopathie, la naturopathie, la méditation et même le yoga, et les intègre dans la prise en charge globale du patient.

Cette approche s’appuie sur des preuves scientifiques et des études cliniques pour évaluer l’efficacité et la sécurité des thérapies complémentaires et les intégrer aux traitements conventionnels. Il s’agit ici de considérer la santé comme un processus dynamique et évolutif, qui implique un équilibre entre les différents aspects de l’être humain et son environnement.

En s’appuyant sur les forces de diverses approches thérapeutiques, la médecine intégrative propose un réel complément aux traitements conventionnels, pour une santé optimale et un bien-être global.

La médecine conventionnelle : épistémologie expresse et réalités actuelles

Histoire d’une dichotomie de la gestion de l’urgence aux médecines des spécialités

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De l’indispensable aux lobbys

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L’antagonisme de l’offre et de la demande

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Les médecines complémentaires : entre origines, diversité et efficacité

A l’origine

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Comment se repérer ?

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Ça marche vraiment ?

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La médecine anti-âge, lobbys ou sciences ?

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Cette nouvelle médecine fonctionnelle

De la science sans lobbys ?

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L’importance de la clinique

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De l’usage de la génétique et de la génomique

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La médecine intégrative : un futur possible en Europe ?

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Une Europe dogmatique ?

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Conclusions

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  • Auteure et rédactrice : Dr Carole Greber
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Corédaction et Publication : Éric Klein | www.bioshiatsu.fr

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