Les Hussards français visitent Stockem, en province de Luxemboug, chaque année, afin de commémorer leur bataille du 7 août 1914.

À cette époque, les troupes allemandes ont envahi la Belgique, et elles poussent à la fois vers la France et vers la Mer du Nord, en fusillant des civils pour semer un climat de terreur, supposé leur faciliter la tâche, dans tout notre pays.

Les Français comprirent assez vite que le plan d’invasion des généraux allemands Schlieffen et von Moltke visait à les prendre à revers, et ils décidèrent de réagir en portant les combats en Belgique, avant qu’ils n’arrivent en France.

Comme de tous temps, les pays voisins viennent se battre en Belgique, parce que c’est beau, qu’on y mange bien, que les gens sont gentils et, surtout, qu’il n’y a pas besoin de ranger après, puisqu’on n’est pas chez soi. Un peu comme certains de mes amis quand ils viennent passer une soirée à la maison.

Les premières unités françaises qui traversèrent la frontière pour venir se rendre compte de la situation et localiser les troupes allemandes, à cette époque lointaine où les iphones, GPS, sattelites et autres radars n’existaient pas, c’étaient les cavaliers légers des troupes de reconnaissance héritées des périodes plus anciennes, comme les célèbres hussards.

À Stockem, c’est précisément le 2ème Régiment de Hussards, anciennement appelé « de Chamborant », qui tentait de localiser une armée allemande, lorsque le Bourgmestre d’Arlon d’alors leur indiqua la présence de deux batteries de canons allemands, et d’un régiment de cavalerie dans les bois non loin de là.

En rentrant se poster près de la Montagne de Stockem, les Français du quatrième escadron de ce régiment, bien cachés au sommet pour mieux voir, virent passer toute une colonne de soldats allemands, à cheval et à vélo, qui suivait une voiture de l’état- major dotée d’une mitrailleuse.

Cette colonne se constituait du 7^e Chasseurs à cheval allemand, commandé par le capitaine von Haeseler, de Trèves, du 8^e Dragons, d’un détachement cycliste du 6^e Bataillon de Chasseurs, de quelques cavaliers du 21^e Dragons et d’une voiture de l’état-major dotée d’une mitrailleuse, sous le commandement du Major Grolz et du Lieutenant von Bülow.

Au moment où la colonne passe devant le sommet de la montagne, le Lieutenant de Thomel d’Orgeix, et le Lieutenant Roman-Amat, qui l’avait découverte, font baisser les lances et chargent en bas de la montagne, droit dans les Allemands.

Ce fut un choc mémorable, où les lances percèrent les hommes, les balles fusèrent dans tous les coins, les sabres s’entrechoquèrent, et les Allemands furent mis en fuite, comptant plus de quarante morts, contre quelques – uns chez les Français.

Les habitants de la commune d’Arlon, des villages de Stockem, Étalle et Vance les ont accueillis en héros. C’est logique, puisqu’après les atrocités commises sur les civils belges, hommes, femmes, et enfants, ces braves Prussiens armés de pistolets, de fusils, de mitrailleuses et de lances, méritaient bien de se ramasser un bon coup de pied aux fesses.

C’est aussi pour cette raison que le village de Stockem a érigé un monument commémorant la charge du 2ème Régiment de Hussards sur la petite place qui est près de l’église.

Chaque année, aux alentours du 7 août, une commémoration y rassemble les représentants de cette prestigieuse unité, dont le quatrième escadron porte le nom de « Stockem », et de la population locale, en souvenir les liens d’amitié qui les lient.

Pour celles et ceux qui s’intéressent à l’hisoire locale, que ce soit de la province ou de la commune, je vous recommande la lecture des mémoires de l’un des meneurs de cette charge : le Lieutenant Roman-Amat.

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